Vous avez souvent des douleurs, et de temps à autre, vous être tenté(e) comme tout le monde de prendre quelques médicaments analgésiques… Si c’est le cas, vous serez certainement intéressé(e) par ces 6 nouvelles découvertes que nous avons listées sous forme d’affirmations. A vous de deviner si elles sont vraies ou fausses...
C’est vrai.
Lorsque vous consommez une grande quantité d’alcool, votre foie se charge de le transformer d’abord en acétaldéhyde puis en acétate, un composé parfaitement inoffensif libéré dans la circulation générale. Le problème c’est que l’acétaldéhyde, le composé intermédiaire, est un métabolite très toxique qui modifie les propriétés de certaines protéines et favorise la mort cellulaire. Il faut donc que cet intermédiaire soit transformé au plus vite en acétate, pour éviter qu’il ne fasse trop de dégâts dans l’organisme. Cette transformation vitale est assurée par une enzyme qu’on appelle l’ALDH. Elle met en jeu également plusieurs antioxydants endogènes comme le glutathion. Après une forte alcoolisation, les disponiblités de l'ALDH et les stocks de glutathion sont donc fortement réduits. Or, les deux jouent également un rôle décisif dans la détoxication du paracétamol ! Celui-ci est transformé dans l’organisme en un composé très toxique pour le foie, la NAPQI, qui à son tour est normalement éliminé par les ALDH en conjugaison avec le glutathion (1).
Autrement dit, quand vous consommez trop d’alcool, vous épuisez vos chances de détoxifier correctement le paracétamol (2-3), au point de détruire des parties entières du foie : ce sont les lyses hépatiques.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est vrai.
Nous avons tendance à avaler un ou deux comprimés de paracétamol quand nous sommes malades pour se sentir mieux. Mais cet automatisme qu’on imagine bénéfique pour améliorer notre état fait tout le contraire en nuisant à l’efficacité du système antioxydant enzymatique de l’organisme (4). Bien que le paracétamol puisse lui-même être un antioxydant temporaire, sa métabolisation par l’organisme fait chuter les taux de glutathion, de glutathion peroxydase (GPx), de superoxyde dismutase ainsi que le statut antioxydant total de l’organisme (5). Or ces enzymes font partie des antioxydants les plus efficaces pour lutter contre les radicaux libres impliqués dans les maladies et le vieillissement…
C’est probablement vrai.
En fait, le mécanisme d’action complet du paracétamol n’est pas encore élucidé. Plusieurs hypothèses ont été avancées notamment celle selon laquelle certains neurones exerçant un contrôle inhibiteur sur les voies nociceptives (c’est-à-dire de la douleur) (6) seraient potentialisés par la molécule. On connaît donc encore bien peu de choses sur son impact sur le système nerveux central (SNC), bien qu’elle soit déjà connue depuis fort longtemps. Au cours d’une étude (7), des volontaires ont pris part à un jeu qui nécessite de prendre des décisions à des moments opportuns. Les chercheurs ont découvert que les personnes ayant pris du paracétamol ont commis plus d’erreurs que ceux qui n’en avaient pas avalé. Cette expérience a conforté les auteurs de l’étude et s’ajoute à d’autres travaux ayant montré que l’usage de ces médicaments pouvait modifier nos émotions et nos modes de pensée.
Là encore, il semble que ce soit vrai.
Une étude (8) a montré récemment que les effets des antidouleurs les plus courants étaient considérablement réduits en cas de manque de sommeil. Il existerait d’ailleurs une forte relation entre la privation de sommeil et l’exacerbation de la douleur : on est capable de prédire l’apparition et l’intensité des douleurs chez des personnes en bonne santé en prenant uniquement en compte la qualité et la durée du sommeil de la nuit précédente (9-12). Autrement dit, plus vous êtes fatigué(e), plus vous avez de chance de souffrir et moins les médicaments antidouleurs vous seront utiles.
C’est entièrement faux.
On pense souvent que les antidouleurs ne provoquent que des effets secondaires mineurs. Les effets gastro-intestinaux, en particulier, sont bien connus du grand public. En réalité, les effets peuvent être graves dans de nombreux cas même à des doses thérapeutiques. C’est le cas en particulier chez les sujets âgés, les personnes aux fonctions hépatiques préalablement altérées (à la suite d’une consommation régulière d’alcool par exemple ou d’une alimentation médiocre), les personnes qui prennent d’autres médicaments en parallèle et celles qui présentent des risques sur le plan cardiovasculaire.
Aux Etats-Unis, les chiffres officiels sont effarants : 1,9 millions d’américains sont dépendants aux traitements antidouleurs et 19 000 en meurent chaque année. L’association française 60 millions de consommateurs a publié récemment un rapport dans lequel elle recommande de privilégier le paracétamol plutôt que l’ibuprofène (dont l’impact sur la fertilité et le système cardiovasculaire sont connus) et l’aspirine (qui fait courir un risque rénal et hépatique certain). Une étude récente a même indiqué qu’une personne sous ibuprofène avait 77 % de risques suppléments de mourir d’un AVC qu’une personne qui prend un simple placebo.
Problème, le paracétamol n’est pas d’une grande utilité lorsque la douleur est d’origine inflammatoire, comme c’est le cas des douleurs arthrosiques… Et lui aussi pose de plus en plus de problèmes hépatiques : un panel de professionnels américains a émis la recommandation de faire passer la dose maximale d’un comprimé de 1 g à 650 mg (13).
Heureusement, vous savez que c’est faux.
C’est d’ailleurs une voie qui est de plus en plus conseillée par les médecins, même s’il reste beaucoup de chemin à faire. Elle repose sur un principe simple : l’organisme est parfaitement capable de moduler lui-même les douleurs grâce à des composés qu’il fabrique ou qu’il puise dans son alimentation. Les solutions naturelles consistent donc à aider l’organisme à mieux construire ces antidouleurs endogènes ou à les lui apporter par l’alimentation. Comme ce sont des composés structurels ou familiers de l’organisme, ils présentent l’avantage considérable de ne pas provoquer d’effets secondaires.
Les endorphines sont de petites protéines capables de réduire la propagation du message douloureux jusqu’au cerveau, ce qui provoque un soulagement durable de la douleur. Ils agissent en se fixant sur des récepteurs opioïdes présents à la surface des neurones impliqués dans le message de la douleur. On connaît plusieurs moyens de stimuler leur production :
L’inflammation est une réponse cellulaire fondamentale qui permet à l’organisme d’initier les processus de réparation et de défense face aux agresseurs. C’est elle qui entraîne l’apparition de douleurs chroniques lorsqu’elle se prolonge trop longtemps et qui pourrait être à l’origine de nombreuses maladies neurodégénératives. Pour se protéger de cette inflammation chronique, l’organisme fabrique un acide gras qu’on appelle le PEA. C’est une petite molécule très simple fabriquée à la demande au niveau des membranes cellulaires. On le trouve dans toutes les cellules de l’organisme, mais sa concentration augmente dans le tissu cérébral et dans les zones qui sont douloureuses de façon chronique (13). Le PEA exerce ses effets sur les cellules impliquées dans la génération et la transmission de la douleur et module l’activation de deux types de cellules impliquées dans la neuro-inflammation : les cellules de la microglie et les mastocytes (14-15).
Ces propriétés le rendent particulièrement intéressant pour soulager les douleurs neuropathiques et la neuro-inflammation (16) qui joue un rôle crucial dans la pathogénèse des douleurs chroniques (17). Ainsi, plutôt que d’avaler des médicaments complexes dont les mécanismes d’action ne sont toujours pas élucidés, des chercheurs ont montré l’intérêt d’une supplémentation en PEA pour aider naturellement l’organisme à lutter contre les douleurs chroniques d’origine inflammatoire et les douleurs neuropathiques (18-19). Comme les oméga-3, les vitamines ou la mélatonine, le PEA est une molécule naturellement présente dans l’organisme et n’est donc pas un médicament.
Lorsqu’elles deviennent chroniques, les douleurs deviennent complexes : les afférences nociceptives établissent petit à petit des liens directs vers le système limbique et le cortex frontal, deux régions associées à la mémoire et aux émotions. Si bien que les douleurs peuvent persister malgré la disparition totale des stimuli initiaux (20). Ce type de douleurs ne répond généralement pas aux traitements médicamenteux. En revanche, l’ensemble des stratégies mentales et comportementales destinées à gérer la douleur et le stress peuvent être efficaces (21) (22) ! C’est le cas de la méditation de pleine conscience, du yoga et de toutes les disciplines orientales qui favorisent un point de vue calme sur la vie (Qi Gong, Tai-chi…), de la thérapie cognitivo-comportementale, de la sophrologie ou encore des approches créatrices comme la visualisation, les loisirs calmes et sans compétition (peinture, jardinage) ...
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